Il surrealismo
27 Gennaio 2019Giada Blasig
27 Gennaio 2019in preparazione alla seconda prova d’esame di stato (francese) corso Erika
della prof.ssa Simona Appignanesi
Les monuments sont rentables
LE MONDE | 17.02.06 | 14h59 ? Mis à jour le 18.10.06 | 20h33
Le mois de février est redoutable pour les monuments historiques. C’est l’époque des arbitrages budgétaires. Cette année, le ministère de la culture doit économiser 5 % de son budget. Les vieilles pierres seront-elles taxées comme d’habitude, sous prétexte “qu’elles coûtent beaucoup et ne rapportent rien” ? Justement, un rapport récent fait grand bruit dans les régions, mais aussi au ministère. Car il infirme quelques idées reçues. On y apprend notamment que les retombées économiques et sociales du patrimoine seraient globalement positives.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), riche en monuments, a servi de terrain d’étude. Le rapport a été coordonné par Hervé Passamar, de l’Agence du patrimoine régional, dirigée par Bernard Millet. En novembre 2005, Michel Vauzelle, président (PS) de la région PACA, annonçait la couleur à l’occasion du lancement du chantier de restauration de Vaison-la-Romaine (Vaucluse) : “Le patrimoine de la région, c’est plus de 5 mill’ions de visiteurs par an. Les billetteries des monuments classés produisent autant de recettes que le coût total de la restauration (de ces monuments), soit une vingtaine de mill’ions d’euros annuels. Les retombées économiques sont évaluées à près de 1,5 milliard d’euros par an, c’est-à-dire plus de 15 % de l’économie touristique régionale.”
Le premier travail de l’agence a été de rassembler des données chiffrées et de mettre au point un observatoire. Car, indique Xavier Greffe, économiste du patrimoine à l’université Paris-I, “les données sont éparses et peu fiables”.
UN NOUVEAU REGARD
Quels sont les monuments visités ? Comment ? Par qui ? Quelles sont les retombées de ces visites ? Il est difficile de répondre. Les méthodes de comptage sont diverses, émiettées, souvent approximatives. A Arles, la recette des visites dépend de l’office du tourisme. Pour Vaison-la-Romaine, il faut s’adresser au service du patrimoine local, qui n’est pas informatisé. A Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), une association gère la citadelle.
D’autres chiffres, spectaculaires, étaient bien connus : il y a chaque année 34 mill’ions de visiteurs en PACA, dont 17 % sont attirés par les monuments et 37 % déclarent faire du tourisme culturel. Ce tourisme engendrerait, selon l’agence, 1,2 milliard d’euros de dépenses. Et 3,9 mill’ions d’euros à l’échelle de la région au titre de la taxe de séjour attribuable au tourisme patrimonial.
Quant au nombre d’emplois touristiques liés au patrimoine, il est évalué à plus de 27 000. Il faut y ajouter l’activité des entreprises de restauration des monuments historiques et celle des artisans spécialisés, soit environ 1 500 à 2 000 personnes – les commandes publiques pour les monuments historiques en PACA s’élèvent à 37 mill’ions d’euros. Sans parler des emplois directs (gestionnaires, fonctionnaires et guides, environ 3 000 dans la région).
Pour Bernard Millet, cette étude modifie le regard que l’on porte sur l’économie des vieilles pierres. “ Le patrimoine est soit sous-estimé, explique-t-il, soit considéré avec la logique d’une rente de situation. Mais jamais envisagé sous l’angle de la valorisation d’un territoire. Prenons Vaison-la-Romaine : cette commune de 5 000 habitants reçoit 85 000 visiteurs des monuments. Sans eux, la ville ne compterait pas plus de 1 500 habitants.”
Le tourisme culturel est actuellement la principale activité économique d’Arles : les monuments attirent 400 000 visiteurs payants (dont 60 % d’étrangers) et son festival de photographie accueille 35 000 passionnés payants. La citadelle de Sisteron reçoit 60 000 visiteurs alors que la ville affiche moins de 7 000 habitants et que la population des Alpes-de-Haute-Provence dépasse à peine 140 000 personnes.
UNE BAISSE INQUIÉTANTE
Pourtant Bernard Millet est inquiet, car il constate une baisse significative du tourisme en PACA depuis trois ans. En cause, la chute du tourisme sur le plan national. Mais ce dernier pointe aussi l’inadaptation de l’offre du patrimoine. “Il y a 600 000 visiteurs au Palais des papes d’Avignon, note-t-il, mais pas une seule cafétéria. C’est l’un des plus grands monuments d’Europe, mais la moitié est fermée au public. Il n’y a pas de gestion commune pour les différents monuments médiévaux d’Avignon. Le Musée antique d’Arles, mal relié à la ville, ne reçoit que 70 000 visiteurs.”
Bernard Millet déplore aussi l’absence systématique d’audioguides. “Or 60 % de nos visiteurs sont des étrangers qui réclament des explications. Si aujourd’hui le patrimoine rapporte pas ou peu à celui qui le gère, c’est qu’on est toujours dans une logique d'”objet” alors qu’il faut être dans une logique de “route”, c’est-à-dire d’aménagement du territoire.”
La route de l’art contemporain, qui a été ouverte en PACA en 2005, à travers l’ensemble de la région, a été suivie par 100 000 personnes, annonce fièrement le directeur de l’Agence du patrimoine, qui constate presque partout en France un sous-équipement, ce qui “n’est le cas ni en Italie ni en Espagne”. Il ajoute : “On est resté à la logique de Mérimée, quand il fallait sauver les monuments historiques. Aujourd’hui, nous devons les faire vivre.”
Pour Bernard Millet, l’enjeu est celui de la professionnalisation : “Notre chance est que le patrimoine ne se délocalisera pas. Mais il faut que des gestionnaires et des institutions financent pour mieux adapter l’offre à la demande.” Sans tomber dans une logique strictement mercantile. Les monuments, dont le rapport dit qu’ils sont les “repères identitaires d’une région”, ne peuvent être considérés comme de simples outils économiques.
Emmanuel de Roux
QUESTIONS :
– expliquez lexpression « les vieilles pierres»
– « les données sont éparses et peu fiables » : à quoi se réfère M. Greffe ?
– Pourquoi M. Millet affirme-t-il que le patrimoine est sous-estimé ?
– Pourquoi peut-on parler dinadaptation de loffre du patrimoine à propos dAvignon ?
– Quest-ce quon entend par lexpression « une logique de route » ?
RESUMEZ LE TEXTE
PRODUCTION
Présentez la région PACA du point de vue géographique et culturel en proposant un circuit touristique à thème